Il se fait appeler Isadora, Isadora Duncan, du nom de cette danseuse américaine qui hellénisa son art. Marc Rylewski, de son vrai nom, pourchasse gentiment les stars dans la rue et leur pose des questions. Sans agressivité, mais avec insistance. Et des questions simples, qui transpercent. Pas de bla-bla, que de la pointe qui fait visiblement mal.
Son tableau de chasse est édifiant et même quand les personnalités refusent de répondre, ça veut dire quelque chose. Un refus est déjà une réponse, une information, chaque vrai journaliste sait ça. Marc-Isadora a épinglé des dizaines de membres du système médiatico-politique, on peut les appeler ainsi. Une question suffit à les déstabiliser et le comble, c’est que personne n’arrive à s’en sortir avec les honneurs, avec de l’humour, sauf Bégaudeau, qui est beaucoup plus intelligent ou moins pervers que toute la bande pré-citée.
Tous fuient lâchement.
Parmi les refuzniks, il y a Laurent Ruquier, qui est tellement accro aux médias qu’il nous impose sa présence dérangeante en télé et en radio depuis des années. Il n’est jamais rassasié d’émissions, de plateaux, de studios, il faut qu’on voit sa bobine chaque jour, chaque semaine, et qu’on entende ses jeux de mots avec une régularité et une lourdeur goebbelsiennes.
Bruno Gaccio l’a un jour allumé en se demandant comment on pouvait avoir autant envie de montrer sa gueule, de l’imposer à tous les Français, comme si on était indispensable. Le paradoxe, c’est que Laurent s’emporte quand Marc essaye de le filmer. L’animateur est hors dispositif, avec une lumière naturelle, dans la vraie vie, et il ne joue plus un rôle : il est lui-même.
C’est-à-dire agressif, veule, grotesque. Un personnage détestable, qui veut bien bombarder son faciès via tous les supports – et tant pis pour ceux qui n’en veulent pas – mais qui refuse qu’on lui vole son âme. Cet homme singulièrement mauvais se prendrait-il pour un sage ?
Cet agent médiatico-politique à l’humour indigent divertit les masses en ramassant des sommes qui feraient rougir une escouade de Gilets jaunes : plusieurs millions d’euros par an. On a quelque part évalué le montant de l’impôt Ruquier. Il n’y a pas un gramme de subversion dans son ricanement normalisé, toutes les injonctions du mondialisme y sont respectées : le féminisme, l’homosexualisme, le sionisme, l’antifascisme, l’antiracisme, bref, tout ce qui assure de confortables revenus.
Mais au prix du respect des gens, de la vérité et de l’intelligence des choses. Car on ne peut pas promouvoir ce Système sans adhérer à sa profonde injustice et à sa violence, celle qui explose au grand jour depuis le 17 novembre 2018. Et si Laurent s’énerve comme il le fait devant une simple question et un appareil photo mobile, c’est qu’il sait. Il sait qu’il fait partie de l’Injustice, qu’il en est le complice fondamental.
On ne travaille pas impunément pour le Diable.